[Histoire] Acte 1, Chapitre 1, Cérémonie de rentrée.

"Lorsque les cloches sonnèrent, tous les élèves dispersés dans l'Académie, se rassemblèrent vers le bâtiment principal. Vers les sept entrées du gigantesque amphithéâtre. Les nouveaux par la première porte, les deuxièmes années par la seconde, etc. La salle était juste gigantesque. Les sièges en velours rouges étaient disposés en demi cercle vers l'estrade chêne massif ou se jouaient parfois des pièces de théâtre. Les murs blancs étaient ornées de dessins dorés finement travaillés représentant toutes sortes de fleurs exotiques. Les professeurs qui ne donnaient pas de discours ou les invités d'honneur se trouvaient dans les loges aux deuxièmes et troisièmes étages. Un espace était réservé aux servants roturiers au premier rang, légèrement abaissé de manière à ne pas gêner la vue des nobles derrières. La salle se remplissait peu à peu. Les nouveaux étudiants, fascinés semblaient s'émerveiller de tout alors que les septièmes années médisaient pour la sixième fois de cet amphithéâtre inutile, se demandant comment ils avaient fait pour trouver ça marrant la première fois... Certain d'entre eux avaient même décidé de flâner dans les couloirs plutôt que d'assister pour la n-ième fois à cet amphi inutile.

La cérémonie de rentrée ne commencerait pas avant au moins encore une demi-heure. Une occasion inespérée pour les élèves de partager leurs impressions et d'échanger leur numéros de portables magiques. Aujourd'hui allaient être annoncée les différentes classes. C'était à peu près la seule chose intéressante de la cérémonie. Le discours du principal ne pouvait en aucun cas être qualifier d'intéressant. Seule la présentation des clubs pouvaient à la rigueur être qualifiée de divertissante.

Pour le moment, le conseil des élèves se contentaient d'attribuer les sièges en fonction des années et d'organiser les derniers préparatifs alors qu'un bruit incessant de bavardages provenaient des gradins rendant leur tâche difficile.

Un professeur aux cheveux gris mais pourtant d'aspect plutôt jeune se tenait assis sur une chaise sur l'estrade, un livre à la main. Il avait l'air assez chaleureux et agréable à vivre. Pourtant tous les élèves qui le connaissaient savaient à quel point il était effrayant. Le plus puissant enseignant de l'Académie, Alefriar Tosnatha. D'un naturel gentil et avenant, il n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds par les élèves. Il était plutôt aimé des élèves.

Petit à petit, l'heure du speech approchait."

Mais en cette rentrée Anno Domini 1367, des rumeurs courraient. L'une d'entre-elle était qualifié d'impossible, de ridicule et bien d'autres adjectifs entre le fou et l'absurde. L'une d'entre-elle disait que le chef de la famille des Eltnams Atlassia allait venir à l'académie Rozenwell en tant qu'élève. Mais même si certains étaient assez érudits pour connaître la famille, dans très peu de mémoire résidait le souvenir du véritable pouvoir du chef de cette famille. Certains l'imaginaient, vieux de 1197 ans, avec une vielle carcasse totalement décrépit. D'autres encore jugeait que la rumeur était tellement farfelue qu'elle ne méritait pas qu'on en parle. Certains voulaient y croire car il serait sûrement amusant de voir débarquer un chef de grande famille dans les parages. Atios De Eltnam Atlassia était devenu un sujet de discussion à part entière et les camps qui croyaient à la rumeur s'opposer à ceux qui au contraire, jugeait que croire à celle-ci était une preuve soit d'idiotie, soit de fantasme. Mais même si certains espérait que la rumeur (qui était très forte à dire vrai) soit réelle, personne ne s'imaginait qu'elle puisse se réaliser. A la surprise de beaucoup d'élèves (et peut-être de professeurs, qui eux-même devaient débattre sur le sujet), peu de gens s'attendait à ce que le chef de la famille Eltnam Atlassia ai un corps d'adolescent et qu'il irait faire le pitre en ... s'asseyant sur le rebords des loges les plus hautes, les jambes dans le vide, ce jeune garçon devint très vite source des discussions. Qui oserait faire le pitre devant l'académie réunie en un seul lieu ? Devant les professeurs, le conseil des élèves et le conseil disciplinaire, devant le doyen lui-même ? Personne ne pouvait s'imaginer que le frêle adolescent, les jambes dans le vide, pouvait être le noble et charismatique Atios De Eltnam Atlassia, bien que cette aura de noblesse émanait de lui, même en cet instant.

- Je l'ai déjà vu tant de fois cette cérémonie et je dois dire que c'est toujours aussi .... ennuyeux. Dit-il en se retournant vers ceux qui le fixait d'un air agacé depuis la loge.

Une jeune fille aux cheveux d'argent, adossé à l'un des piliers à l'entrée de la salle regardait chaque élève avec un œil attentifs. Certains plus attentifs que d'autre. Notamment deux élèves de première années de l'année dernière qui avait cru que faire des bêtises après la fin des cours leur empêcherait la punition. Elle en avait profité pour "recruter" du personnel pour l'aménagement de la salle en cette rentrée. Même si elle supervisait du regard en tâchant de ne rien omettre, elle était ennuyée par une cérémonie d'introduction qui certes parvenait à montrer la "splendeur d'une grande nation", mais qui était au bout de trois ans, sans surprise. Elle regarda avec au fond d'elle un peu de mépris les sièges des roturiers, puis tenta de guider ses pensée vers des objets plus heureux.

*Raaah, mais qu'est ce que je fous là moi...*

C 'est alors qu'elle remarqua que des discutions animées fusaient dans le fond de la salle. Elle garderait un oeil dessus, au cas où ça s'échaufferait. Seulement, bientôt, une myriade de regards se tournèrent vers l'une des loges de l'amphithéâtre. Un adolescent que, dès qu'elle l'eut vu elle qualifia de "gringalet" en elle, avec des cheveux bruns et des yeux marrons, était nonchalamment assis les pieds dans le vide.

Elle le regarda une seconde, deux secondes, puis se détourna avec un esquisse de sourire. Enfin quelque chose à faire. Alors qu'elle montait les escaliers, elle se rendait compte que la loge n'était ni plus ni moins destinés aux invités d'honneur. Sachant que aucun invité d'honneur ou qu'aucun professeur ne serait capable de faire une telle insulte à l'académie, et que de toute manière sa famille en pâtirait si c'était le cas, elle en déduisit qu'il s'agissait d'un élève plaisantin. Elle grommelait quand même sourdement.

*Tsss... et dire qu'il faut que je sois poli aujourd'hui... ça m'énerve.....*

***

Un bruit de pas parvint derrière Atios, suivis d'une voix d'une neutralité formelle.

- Je ne suis en service que dans trois heures, mais je prend note que vous ne respectez absolument pas le règlement avant même le début de l'année. Je vous prierais de descendre séant de ce balcon, et de décliner votre identité.

Kurthis étouffa un bâillement en ramenant son poing devant sa bouche. Le conseil des élèves avait en charge toute la préparation de la cérémonie de rentrée. Il fallait rajouter à cette masse de travail tout les nouveaux premières années à qui il fallait indiquer sa place. Heureusement la grande partie de l'organisation avait été faite la veille, donc le jeune roturier n'avait pas grand chose à faire et pouvait se reposer un peu. Appuyé contre un mur, à côté de la rangée des places réservés aux servants roturiers, il cherchait un peu de calme et de repos dans toute cette agitation qui résonnait dans l'amphithéâtre. Les discussions fusaient de toute part, les premières années échangeaient leur impression sur l'immensité de l'école tandis que les septièmes années s'impatientaient, c'était tout de même la sixième fois qu'ils prenaient part à cette cérémonie.

Kurthis retrouva des visages familiers, des amis à qui il adressa un sourire fatigué ou un clin d'œil si elles étaient mignonnes. Kurthis remit en place une mèche de ses cheveux bruns qui gênait sa vue, mais il abandonna très vite l'idée de mettre de l'ordre dans ses cheveux après que plusieurs mèches viennent prendre la place de celle qu'il venait d'arranger. Des rumeurs circulaient de groupe en groupe sur un soi-disant élève âgé de plus de milles ans. Kurthis ne s'en préoccupa pas, il devait profiter de cette occasion pour récupérer de l'énergie pour la suite des événements. En plus il se méfiait des rumeurs, il était fort possible qu'un petit plaisantin est transformé la vérité pour attirer l'attention et rendre l'histoire plus intéressant. Mais si cette rumeur était fondée...

" Je me demande bien comment se comportaient les nobles de l'époque... Bien que je m'en moque un peu, tant qu'il ne m'apporte pas de problèmes il peut bien avoir l'âge qu'il veut... "

Kurthis bailla de nouveau et leva la tête, repérant le garçon assit au rebord des loges supérieures. Un nouveau à en croire son uniforme, bien qu'il ne se comporte pas comme les autres première année. Il ne savait sans doute pas que ce n'était pas sa place, à moine qu'il ne soit simplement indiscipliné. Kurthis se leva et se dirigea vers l'escalier lui donnant accès à l'étage des loges d'honneur. Mauvaise nouvelle pour le nouveau, Kurthis était arrivé après la présidente du conseil de discipline. Une personne que le jeune servant évitait la plupart du temps, pouvant ressentir son aversion pour les roturiers et ne souhaitant pas s'attirer d'ennemis. En tout cas Kurthis s'était déplacé pour rien, il ne pouvait interférer dans l'action de Vilia à moins d'en subir les conséquences.

Alors qu'il allait partir sans que personne ne le remarque, Kurthis se prit les pieds dans le tapis et perdit l'équilibre, s'écrasant sur le sol juste derrière la jeune fille aux cheveux gris.

" J'en ai assez... je ne pouvais pas rêver mieux pour commencer l'année. " se plaignit le jeune roturier, sur son front dégoulinait un mince filet de sang.

Décidément, il avait eu raison. Cette académie était le symbole de plus de huit cent ans d'ennui. Son entrée bien visible avait décidément marquer tout ceux présent. Les profs, ainsi que les divers membres des divers conseils gérant les divers problèmes de l'académie. En effet, plusieurs évènements (qui ne manquèrent pas de le faire rire) s'enchainèrent avec une rapidité insoupçonnée : La génération actuelle était spontanée, il fallait le reconnaître ! Dans l'ordre, nous avons Vilia Arghael, la présidente du conseil disciplinaire vint lui parler.

- Je nesuis en service que dans trois heures, mais je prend note que vous ne respectez absolument pas le règlement avant même le début de l'année. Je vous prierais de descendre séant de ce balcon, et de décliner votre identité.

- Prenez-note, je vous en prie; je suis sûr que vous et moi pourrions noter beaucoup de chose ensemble sur mon comportement au cours de l'année. Avait-il dit, descendant de son perchoir, prenant la main de la demoiselle, avant de la porter à ses lèvres et la fixer dans les yeux : Je suis Atios De Eltnam Atlasia, chef de la famille du même nom et pour plusieurs années, l'un des élèves de cette académie et je suis enchanté de rencontrer une si jolie demoiselle... Le ton qu'il avait pris se voulait charmeur, sensuel et pour allier le ton au geste, il avait pencher la jeune demoiselle en arrière en lui mettant le bras dans le dos, pour lui aussi se pencher, ce faisant, il la dominait (ce qui ne durerait peut-être pas, mais il fallait bien tenter.) Mais bientôt, un jeune homme en fit tomber un autre. Celui-ci marqua de stupeur le visage d'Atios qui reconnu dans le jeune homme allonger par terre (et saignant du nez pour une raison fortement intéressante) lui ressemblait comme deux goûte d'eau. Lâchant les mains de la jeune demoiselle, il se pencha vers le jeune homme et lui tripota le visage. Il sourit, avant d'écouter un commentaire de celui-ci :
" J'en ai assez... je ne pouvais pas rêver mieux pour commencer l'année.
- Eh bien, qu'à-t'elle en dessous pour te causer une hémorragie nasale externe ? Dit-il en se penchant pour regarder sous la jupe. Allez, puisqu'on est deux à avoir vu, faisons profiter de la vue à tout le monde !!" dit-il, les joues quelques peu rose, en soulevant la jupe. Il releva aussi Kurthis, voyant que celui qui l'avait fait trébucher allez lui parler. Le ton du jeune homme l'amusa quelque peu, la tournure de ses phrases se voulant légèrement insolente l'amusa beaucoup plus. En substance, c'était le discours que n'importe qui lui ferait s'il connaissait sa véritable identité, mais le jeune homme avait une façon de parler taquine, une voix mélodieuse et fausse à la fois; Quelque chose de faux qui se ressentait dans les mots, tout cela plein de sympathie, ceci dit.

" Allons bon, vous me rappelez votre ancêtre. Néanmoins, je respecte les règles de l'académie vu que, même si je n'ai aucune préférence de place, la mienne se trouve ici. La seule chose illégale que j'ai pu faire est de m'installer sur la rambarde, cela donne une meilleur vue sur ma noble personne - Il sourit de façon provocante - et me donne une meilleur vue sur ce qui se passe dans l'amphithéâtre. Hélas, je m'accouderai dessus si cela est nécessaire, mais il faut comprendre qu'après 1100 ans d'ennui, on n'ai plus trop envie d'obéir aux règles, mon enfant. Vous comprendrez en grandissant que la vie se mérite d'être vécue malgré les règlements et de façon intense. Enfin, il faut vivre plus d'une centaine d'année pour s'en rendre compte. Par ailleurs, j'aimerai que vous me présentiez les membres des divers conseils plus tard, je suis sûr qu'il est composé de personnes aussi amusante que vous. " Cette longue tirade se conclut, avec Atios serrant la main du jeune homme avec un sourire profondément narquois et un ton sarcastique.

Les principes. Chacun a ses principes. Aussi lorsque réunions, cérémonies importantes, travails communautaires diverses et variés s’enchaînent, surtout dans un début d’année, l’un des moments les plus chargés de la vie scolaire, il est nécessaire de s’habiller en conséquence : formellement, avec élégance et classe. Donc un tailleur stricte. Cependant jamais. Jamais, jamais jamais jamais jamais JAMAIS dans une seule des situations dans laquelle Vilia aurait un pouvoir sur quelqu’un d’autre, elle n’aurait ne serais-ce qu’imaginé se voir « offrir » un tel affront. Pour un jeune homme qui feignait avoir vécu durant des temps immémoriaux, qu’il soit de l’une des plus grandes familles de Seirei ou pas, qu’il soit connu ou pas, qu’il soit faible, fort, attachant, maladroit, arrogant crétin idiot imbécile pervers dangereusement c** ou pas, c’était pour elle l’action la plus stupide, la plus immature, la plus perverse qu’il puisse effectuer. Et la plus grosse erreur de sa vie, de toute évidence la dernière.

Elle se contint. Comme jamais elle ne s’était contenue. Elle ne bougeait pas d’un poil. Son teint était à peine plus rose. Elle avait dégagé d’un geste la main du gringalet, et tout de suite rabaissé la jupe, la tête baissée, cachant à la vue de tous sa lingerie noire conventionnelle, sans dire un mot. Plus elle l’entendait, plus elle peinait à se contenir.

Elle posa sa main sur la rambarde du balcon.

Tous les objets métalliques commencèrent à trembler. Puis bientôt, se fut tout le bâtiment qui gronda, comme secoué par un séisme de faible amplitude. La poussière dégringola des vieilles poutres de la charpente, et tout les élèves cessèrent leurs activités, affolés. Puis ça se calma, et le sol cessa de trembler. On jetait des regards intérogateurs dans tous les sens. Elle porta un regard serein et un léger sourire vers le président du conseil des élèves. Seul lui savait qu’un tel visage n’apparaissait JAMAIS chez elle, surtout en public. Le contenu était parfaitement explicite :

« Faites quelque chose, et vite, sinon vous pouvez dire adieu à votre cérémonie, à la moitié l’académie, à votre famille et au monde en général. »

Puis son regard se tourna vers le malheureux roturier. Le mot haine était un euphémisme tel dans cette situation qu’elle aurait éclaté de rire si on le lui avait fait remarquer. Cependant elle ne jugeait pas nécessaire de s’en occuper pour l’instant. Une proie à la fois. D’abord le pervers, puis le président qui était forcément derrière tout ça, enfin lui.

Elle recula un peu, se mettant cette fois ci hors de portée du jeune crétin, au cas où la sombre idée d’empirer la situation lui serait venue à l’idée. La renommée du jeune homme devant lui avait à peine effleuré son esprit.

Alors que les tremblements étaient à leur plus fort, Atios soupira, posa sa main sur la rambarde et atténua les secousses en opposant une force contraire à celle que la jeune fille émettait. Il fut surpris de la violence de la force qu'elle provoquait, car celle-ci était loin d'être quelque chose de contrôler, mais plutôt un flux à peine contenu. Néanmoins il garda son calme et tenta de consolider la structure de l'amphithéâtre pour éviter une catastrophe. Il avait perdu son visage rieur et semblait bien plus froid, dur, c'était un visage qui n'avait rien d'un jeune homme inexpérimenté.

" Vous savez, plutôt que de vous vengez sur l'amphithéâtre, une bonne claque aurai suffit. dit-il en se mettant dos à la rambarde. D'ailleurs, vous pourriez me faire basculer en cet instant, il y à d'innombrables façon de vous venger de mon comportement, jeune demoiselle. Mais n'en faites pas une affaire publique, ne gâchez pas le bonheur des autres à cause de votre haine envers une personne. Je tiens à m'excuser, cependant pour cette petite boutade qui semble vous avoir fort énerver. Pardonnez moi de faire preuve de jeunesse, mais après huit cent ans à être correct, vous en conviendrez que lâchez du lest ne me fait pas de mal, d'ailleurs je suis venu ici pour cette raison. "

Il avait l'air beaucoup plus adulte qu'il y à quelques seconde, quand il faisait le pitre avec le président du conseil des élèves, le jeune roturier et la présidente du conseil de discipline. Il la regarda et dit :

" J'espère que j'apprendrai à être ami avec chacun des élèves ici présent. Pour une antiquité comme moi, connaître la jeunesse est une chose inestimable. Par ailleurs, si j'en suis venu à parler de façon plus solennel, c'est pour que vous ne gardiez point contentieux de mes actes, dans l'espoir de nous entendre et d'amitié. Atios lui fit un sourire avant de se pencher vers l'avant pour lui dire, en chuchotant : Vous êtes bien plus mignonne quand vous rougissez comme ça. Si seulement ce n'était pas la haine la cause de votre féminité. "

Atios se pencha ensuite vers la rambarde et dit d'une voix plus détendue, innocente et jeune : " Annonce officielle de la part de la présidente du conseil disciplinaire ! Tout élève turbulent se verra sévèrement punit pour ses actes ; donc, exemple personnel : je vous conseil de ne jamais soulever sa jupe en public, parce que je peux vous dire que je suis plutôt dans la mouise ! "

Säilän serra avec chaleur la main du "vieil homme". Les Dëntiles étaient souvent en mauvais termes avec ce dernier car il se moquait des lois qu'ils étaient censé faire respecter. Mais Säilän se fichait pas mal des opinions de ces ancêtres, il jugerait par lui même, et si cela s'avérait nécessaire. Pour l'instant, il était plutôt neutre dans son jugement. Tant de connaissances en une seule personne étaient une menace non négligeable.

Säilän vit alors la scène dégénérer à la vitesse d'un éclair. Il soupira. Vilia était toujours aussi prompte à la colère et Atios se montrait beaucoup moins sage qu'il ne le paraissait, il cherchait à l'énerver encore plus ou quoi ?

Lorsque le balcon commença à trembler. Säilän agit immédiatement. Calmement, posément et avec un grand sourire.

"Vilia."

Un seul mot en se contentant de hocher la tête de la droite vers la gauche. Ce seul mot prononcé avec l'aura de commandement dont il était capable de faire preuve parfois était souvent plus efficace qu'un long discours lorsqu'il s'agissait de Vilia. Il espérait juste qu'elle n'avait pas dépassé la barre critique de l'énervement. En terme de puissance brute, même le seigneur Atios ne pourrait rien contre elle. Son pouvoir électromagnétique était vraiment effrayant...

"Atios-Kun, tout les membres principaux, à une exception près, sont ici présent. Vous excuserez donc Vilia Arghael, présidente du conseil de discipline de son intervention, plus que justifiée."

Le diminutif qu'il avait alors utilisé n'avait plus rien d'insolent, ni même d'insultant. Atios avait choisi d'entrer en première année. Il serait traité comme tel et ne ferait le fruit d'aucune exception. Si cette situation ne lui plaisait pas, il n'avait qu'à se faire propulser membre d'honneur et faire fi des règles du conseil. Une minute, ça l'arrangeait pas non plus. Parce que comme ça il devrait aussi le surveiller en tant que Dëntiles. Il allait vraiment falloir qu'il planifie quelque chose...

"Au fait, Kurthis, Je suis désolé je n'avais pas vu que tu te trouvais sur ce tapis alors que je le remettais en place."

Son sourire était de nouveau parfaitement chaleureux et honnête. Seul Kurthis pouvait savoir à quel point il mentait...

La situation avait rapidement empiré. Le premier année s'était attiré la fureur de la présidente du conseil de discipline, ce qui ne prévoyait rien de bon quand à leur rapport à venir. Vilia ne semblait avoir qu'une envie : détruire ce jeune pervers présomptueux et effacer du monde toute trace de son passage. Mais elle n'en fit rien, elle resta impassible. Elle se contenait et Kurthis doutait sérieusement qu'elle y parvienne. L'amphithéâtre trembla, secoué par la puissance de Vilia alimentée par sa colère. Kurthis ne savait pas comment intervenir, il priait pour que le bâtiment soit à l'épreuve de secousses aussi violentes. Puis la situation se calma, les tremblements se stoppèrent. Kurthis recommença à respirer. Mais son soulagement fut de courte durée. Le regard de Vilia alla de Atios, à Sailan pour finalement se poser sur lui. Pourquoi lui adressait-elle tant de haine ? 

* Elle doit m'en vouloir d'avoir vu sous sa jupe... Mais ce n'était qu'un accident, je ne suis pas responsable ! Sailan tu vas m'attirer des ennuis et je ne tiens pas à mourir ! *

Le voici donc, le responsable de tout ses malheurs. Avec son air efféminé, son large sourire, ses yeux clos et son aura de commandement, personne n'imaginait qu'il s'agissait en réalité d'un démon. Dès le premier jour il commençait déjà à mettre en place ses plans pour son amusement. Il venait d'avouer être celui qui avait fait tomber Kurthis, mais il avait tourné la chose comme un accident dérisoire, encore une fois il allait s'en sortir et pouvoir continuer à pratiquer en toute impunité ses activités, à savoir martyriser le pauvre servant de sa sœur. 

" Fais plus attention la prochaine fois, j'aurais pu être gravement blessé. " répondit-il, sous-entendant clairement que son plan avait fonctionner, qu'il avait réussi à s'attirer les foudres de la présidente. 

Kurthis soupira. Il dépoussiéra son uniforme et essuya le sang qui avait coulé de son nez après sa chute. L'année n'avait même pas commencé qu'il allait déjà se créer des problèmes. Il n'allait plus pouvoir regarder la présidente sans l'imaginer vêtue de sa seule lingerie noire, elle était mignonne si on oubliait son air froid, ses manières violentes et... Oï c'était mauvais, cette histoire allait mal finir. 

" Il serait temps de redescendre, la cérémonie va bientôt commencer. "

La jeune femme n’avait depuis qu’on lui avait retiré un couteau fiché dans l’épaule sans l’avertir, jamais été aussi énervée. Elle ne voulait pas savoir si c’était elle qui avait réussi à contenir son déversement magique incontrôlé, si Atios en avait absorbé une partie, ou si c’était Saïlan qui l’avait calmé par son simple regard. Tous ce qu’elle savait, c’est qu’il avait réagit en conséquence lorsque qu’elle l’avait désigné dans sa tête comme immature (déduction de sa part, ou possible lecture de ses pensées, ça aussi elle n’en avait que faire), et dans ce discours qui pour elle suintait la suffisance, elle avait de toute évidence touché un point sensible. En tout cas, elle en déduit que si il avait été vexé d’une telle affirmation, soit il était fou au point de vraiment croire qu’il était un mage millénaire, soit il l’était vraiment. Cette réflexion l’empêchait de sombrer dans la colère la plus totale, et elle revenait à un état plus table, lorsque :

" Annonce officielle de la part de la présidente du conseil disciplinaire ! Tout élève turbulent se verra sévèrement punit pour ses actes ; donc, exemple personnel : je vous conseil de ne jamais soulever sa jupe en public, parce que je peux vous dire que je suis plutôt dans la mouise ! "

Une marée déferla carrément à nouveaux dans son esprit, et elle tapa du poing sur la rambarde, sans magie. C’était probablement dû au regard à demi-menaçant de Saïlan et à un miracle d’origine inconnue. Cependant la violence du coup fut si forte que son poing devint rouge écarlate, et, si elle n’en laissa pas passer une bribe sur son visage, elle la sentait bien, la douleur.

Les élèves entendirent juste présidente du conseil des élèves, et beaucoup poussèrent un soupir de soulagement du genre « Ah, ce n’est que ça ». Pour la suite de la phrase… certain furent crédules et levèrent des yeux médusés vers le jeune garçon, d’autres agitèrent la main avec nonchalance du genre « cause toujours tu m’intéresse, frimeur de première année va. »

Dans tout les cas cela eut pour effet de calmer Vilia. Et si elle était toujours dans la perspective de la torture la plus horrible possible pour toutes les personnes sur ce balcon, inconsciemment elle se félicitait d’avoir pu se retenir d’ajouter aux frais de sa familles les notes de réparations pour dégâts matériels importants.

" Si à chaque fois que je sèche un cours, vous me l'envoyez, elle finira pas l'année je pense, parce qu'elle pétera un plomb avant et elle tentera de me massacrer plusieurs fois j'imagine. Enfin bon, moi ça m'amusera parce que ça fais longtemps que j'ai pas pu me battre avec quelqu'un d'intéressant, mais tout de même.. "

Qui eut pensé que la colère pouvait monter au delà d’une certaine limite dans l’esprit humain ? peu de gens. Et bien ils avaient de toute façon tort. La jeune fille sourit pour la première fois depuis le début de la rencontre. Un sourire malsain, léger, accompagné par des yeux certes toujours haineux mais amusés.

« Ben voyons, pensa-t-elle Tu seras ma cible principale, gringalet, et ça te donnera beaucoup plus de fil à retordre que tu ne crois. Et ne t’inquiète dont pas pour les punitions, elles tomberont bien assez vite, et je sais qu’aucun bouquin dans l’univers n’a de solution à l’ennui… moi je n’ai pas la prétention d’aller chercher bien loin, alors je vais d’ores et déjà te laisser découvrir par toi même à quel point les professeurs de cette académie peuvent se montrer plus efficaces que moi dans l'éxécution obligée de sentence sadiques. »

Une voix leur parvint juste à côté d’elle.

" Il serait temps de redescendre, la cérémonie va bientôt commencer. "

Elle regarda le jeune homme qui venait de se relever et qui essuyait son nez. Sa main se crispa, et elle serra les dents, avec un petit sourire en coin qui dévoila sa canine droite.

« Toi, je te revois, je t’arrache la tête »

Elle savait qu’elle avait déjà vu ce jeune homme quelque part, mais elle ne pouvait se rappeler où. Cependant il avait raison, il était temps. Elle dit avec une voix presque maîtrisée (toute oreille exercée pouvait en effet entendre une légère vibration) :

- Il serait en effet bon que chacun se mette à sa place. D’Eltnam, veuillez redescendre et prendre place parmi les élèves de première années..

Le président l’avait appelé Kun, il le désignait en tant qu’élève, s’était un élève, donc elle l’appelait par son nom de famille, comme elle en avait l’habitude, et s’adressait à lui en tant qu’élève. Point barre.

- Je me mettrais à la loge centrale pour avoir une vue d’ensemble sur l’amphithéâtre, comme d’habitude. Quant à vous… heu…Elle chercha son nom, sa fonction, mais ne trouvait pas.
- Heu… Kurthis ?

Elle l'invitait à se présenter et à donner sa fonction.

-HJ- Du fait d'un léger bouleversement dans l'ordre des posts, ce message sera suivit de celui de Kurthis pour rééquilibrer, puis nous reprendrons normalement, à savoir celui de Saïlan.-HJ-

Kurthis ressentit un frisson tout le long de son dos. Il rêvait ou il venait de voir la présidente lui adressait un sourire tout en le regardant ? Le genre de sourire que l'on retrouve sur le visage d'un sadique, qui se prépare à faire de vous son futur objet de pratique pour son art, à savoir la violence et la douleur. Kurthis avait entendu parmi des élèves qui avaient souvent été confrontés à Vilia que son sourire ne présageait rien de bon et que si l'on voulait garder son intégrité, mieux valait ne jamais le voir. Cependant il préféra rester optimiste, il n'était même pas certain d'avoir vu la jeune femme lui sourire et il ne lisait pas sur son visage de colère à son égard, il faut avouer qu'elle était entièrement canalisée sur le premier année.

Atios de Eltam Atlasia. C'était donc lui le chef millénaire d'une des Grandes Familles. Faneheria lui avait bien appris deux trois choses concernant les familles nobles donc il pouvait établir une certaine hiérarchie chez les nobles. Atios appartenait à la haute noblesse, il était même l'un de ceux qui avaient fondé les Grandes Familles à la naissance de Seirei. Kurthis ne comprenait toutefois pas comment pouvait-il encore être envie et plus encore, si jeune ? Il demandera des éclaircissements à sa maitresse si l'occasion se présente. En tout cas le premier année se présentait comme détenteur d'un pouvoir phénoménal, Kurthis l'aurait considéré comme fort présomptueux s'il ne s'était pas dit que, après milles ans à utiliser la magie, quelle ampleur pouvait prendre notre pouvoir ? Kurthis resta donc d'un avis neutre sur Atios. Une question lui travaillait l'esprit : il lui ressemblait étrangement non ou alors c'était l'après choc du sol qui avait troublé sa vue ?

Mais l'heure ne se prêtait pas aux interrogations. Kurthis s'apprêtait à descendre quand Vilia l'interpella. Elle ne le reconnaissait pas ? C'est vrai qu'ils ne se côtoyaient pas fréquemment et que avec toutes les personnes de l'académie, un visage pouvait nous paraître inconnu sans le nom qui l'accompagne.

" Je fais également parti du conseil des élèves, comme Sailan-san et Faheneria-sama. J'officie également en tant que chef du conseil des roturiers. Je vais donc rejoindre ma place au premier rang. " expliqua-t-il d'un ton lavé de toutes les inquiétudes qu'il avait pu avoir concernant Vilia. " A moins que tu n'es besoin de mon aide autre part, Sailan ? "

"L'expérience et le savoir ne font pas tout. Notre Chroniqueur que vous avez surement déjà rencontré, en est un parfait exemple.
- Bien que j'ai les deux, que je puisse vivre mille ans, je peux vous affirmer qu'au final, je n'ai plus vécu depuis longtemps. J'ai vu mes propres enfants et petit-enfants mourir, après tout. Si ça, ce n'est pas mourir un peu.." Cette réponse était partie comme un une balle rebondissant contre un mur. Oui, ce qui rendait froid, prétentieux, cruel, mégalomane, c'était le fait de ne plus vivre par choix. Certes, considérant le fait que ne pas se réincarner, alors qu'on lui avait donner les capacités pour, était du gâchis, mais face à son constant échec, son corps qui était une prison, le fait que s'attacher à quelque chose le ferait souffrir, en fait, il ne vivait plus. Il n'avait qu'un but, devenir immortel, parce qu'il ne lui restait plus que ça. Quitte à être immortel, il désirait l'être complétement et ne plus souffrir d'un corps qui limitait ses pouvoirs. Bien que ses réincarnations étaient parfaite, plus Atios utilisait ses pouvoirs de façon tôt, plus ceux-ci souffraient d'une croissance magique trop brutale qui engendraient en général la mort du corps. Ce faisant, Atios, s'entraîner tout les jours. Peut-être que le jeune garçon avait raison. Peut-être qu'il pourrait apprendre quelque chose et qu'il était présomptueux de croire qu'il n'avait plus rien à apprendre des autres. A son époque, l'académie n'existait pas. Et pourtant, seul, il était parvenu à utiliser sept cercles d'incantations. Atios De Eltnam Atlasia n'avait jamais compter sur les autres. Jamais. La seule chose qu'il n'avait perdu, c'était ses pouvoirs. Sa seule protection. Ceux qui avait connu ses pouvoirs les avaient désirer. Des personnes ne comprenant pas à quel point c'était un enfer, de vivre éternellement.

Et quand bien même l'avertissement qui ne semblait pas en être un lui fit du bien. Il fit une petite prière à cet instant. Parce qu'il avait besoin de souffrir, de vivre, de se prendre des baffes. De se sentir vivant. Et plus encore, il avait besoin de se changer les idées. Certes, avec ou sans prétention, il se considérait comme un des meilleurs mage de Seirei et contrairement à la majorité, voir la totalité de ces derniers, il avait tout le temps devant lui. Et personne avec qui le partager.

"Ah, et une dernière chose. Je ne sais pas ou vous avez été, ces cent dernières années mais vous avez du oublier de faire un tour du côté de l'Académie. Bien sûr je ne vous obligerai pas à participer à tous vos cours, mais vous en serez le seul pénalisé. Cinq de nos professeurs ont atteint le même niveau que vous en terme de Cercle d'Incantation...

- Depuis le temps que je l'ai atteint, il n'est point trop tôt... dit-il, caustique et amusé, en murmurant en réponse à Salian. En fait, jamais il n'avait réellement tenter de développer un cercle incantatoire huit car ... il n'en avait pas eu besoin jusqu'à maintenant. Sa vie était trop tranquille et même s'il réussissait à l'acquérir, comment faire pour que le prochain corps ne soit pas détruit en le récupérant ? Mais maintenant, il allait réussir. Devenir immortel était son but, pour ne plus jamais à avoir à changer de corps. Il en avait assez, d'avoir cette contrainte. Mais là où Atios perdit ses couleurs et devint tout blanc, c'est quand Saïlan conclut sur un : "Et un autre vous à tous les six, reléguer au rang de mage des bacs à sables... J'ai appris récemment.... que la Reine n'était pas la seule à y avoir accès, vous savez, aux hui..."

Atios sentait ses jambes défaillir. QUI ? QUI AVAIT PU ? Il tapa sur la rambarde de frustration, peut-être encore plus fort que Vilia quelques seconde plus tôt, manquant de peu de se casser la main dessus. La douleur cependant, n'atteignait pas le centre nerveux d'Atios. Cependant, il sourit d'un air sadique, joueur. Il avait enfin un objectif à atteindre. Être le second à obtenir le huitième cercle incantatoire et devenir immortel. Après ça ... Il aviserai. Mais dans l'immédiat, c'était un bon début. La frustration passé, le regard d'Atios passa de la stupeur furieuse et sourde ( Vilia point pour Atios ) avant de se calmer. En mille ans, Atios avait pris un caractère imprévisible et impulsif. A son avis, deux personne devait être amusante : le jeune Dëntiles et Vilia. Mais il se retrouva seul avec Vilia. Il se détourna. Mal aux yeux, tellement son regards s'était froncé. Où peut-être avait-il ressenti un peu de tristesse. Il se sentait toujours aussi vide qu'auparavant. Il espérait que ce n'était qu'une fausse sensation. Combien de temps tiendrait-il encore à ce train-là ? La futilité d'exister lui était apparu en même temps que la mort lui avait tourner le dos.

- Tu es si forte qu'ils l'ont dit n'est-ce-pas... Je veux m'entraîner avec toi, Vilia Arghael. Puisqu'à mon avis, tu dois chercher une bonne raison pour m'écarteler, en voici une bonne non ? Si c'est moi qui te demande de te battre avec moi. Lui dit-il, en la regardant droit dans les yeux, sans bouger d'un centimètre.

Tssh.

Un roturier.

Maintenant elle savait où elle avait vu ce visage innocent, déterminé, gentillet, sympathique… Faible.

Aux nombreuses réunions générales auxquelles elle avait assisté, et où elle ne s’intéressait jamais qu’à la moitié de ce qu’il s’y disait. Président du conseil des roturiers, hein…

Quelle aberration.

Tu parles d’une contradiction, pensa-t-elle. Comment un faible pouvait il commander ? Cependant les règles du lycée étaient strictes, et donc elle ne pouvait s’y opposer. Si ça permettait une meilleure coordination du boulot des roturiers, elle ne pouvait que l’accepter, bien que ce soit de mauvaise grâce.

Une fois que le roturier se fut présenté, elle acquiesça normalement, formellement, sans rien dire, le regardant avec un air impassible.

" A moins que tu n'es besoin de mon aide autre part, Sailan ? "

Son cerveau réagit au quart de tour, mais il était déjà trop tard. Elle ressentait presque de la pitié pour ce gamin qui venait de faire une erreur monumentale.

"Oui, j'aurais bien besoin de ton aide... Tu vois..."

« Boarf, tant pis », se dit elle en regardant les deux jeunes gens s’éloigner.

Elle se retrouvait donc seule avec Atios. Elle planta ses yeux dans les siens, et il se détourna. Tiens, que lui arrivait-il ? Où donc était le soit-disant vieux mage ultra-puissant qui lui avait confortablement tenu tête quelques minutes auparavant ? Elle se préparait à lui répéter de prendre place…

« Tu es si forte qu'ils l'ont dit n'est-ce-pas... Je veux m'entraîner avec toi, Vilia Arghael. Puisqu'à mon avis, tu dois chercher une bonne raison pour m'écarteler, en voici une bonne non ? Si c'est moi qui te demande de te battre avec moi » Il lui avait dis ça d’un ton déterminé, bien en face, en la regardant droit dans les yeux.

Un silence s’installa. Elle avait haussé les sourcils son visage exprimé un simple étonnement mêlé à de la curiosité.

« Non… j’y crois pas… comme ça, cash ? » Habituellement elle n’acceptait pas les duels, parce qu’elle était persuadée de gagner mais aussi parce qu’elle ne se battait qu’avec des gens qui était de la même année qu’elle ou d’une année supérieure. Et la tentation était grande. Pour lui, Oh ho pour lui… elle ferait une exception.
Mais un doute c’était immiscé dans son esprit. Il paraissait pour la première fois depuis le début de leur rencontre faire preuve de sentiments humains, que l’on pourrait qualifier de sentiments de la conscience individuelle. En ce cas il était plus fort qu’elle ne l’avait prévu. La force brute n’était pas la pire chose dans un combat… c’était pour elle la combativité de son adversaire. Sa volonté engendrerait la sournoiserie, or elle ne se battait qu’à la loyale. Et les assoiffés étaient généralement avides de puissance, et feraient tout pour la victoire. Enfin, si elle devait se battre contre un prétendu maître dans la magie…
Elle fit le tour des restrictions qui lui étaient imposées par le règlement, et celle qui lui avait été imposée en son nom pour éviter les dégâts trop importants...
Elle enfonça son bras dans la manche droite de son large manteau, remonta un peu le brassard de l'Académie agraffé dessus, haussa les épaules en clignant lentement des yeux, et lâcha avec lassitude:

- Vous devriez redescendre.

Elle passa à côté de lui et s'en alla vers la loge centrale. Une espèce de souffle imperceptible, pas vraiment sonore mais distinct, qui pouvait s'apparenter à un "on verra ça" passa près de l'oreille gauche d'Atios.

le sourire carnassier qui éclairait le visage de Vilia, caché à la vue d'Atios, s'estompa peu à peu alors que son attention se focalisait à nouveau sur l'ennuyeuse cérémonie.

Kurthis quitta Vilia, intérieurement rassuré que leur rapport ne se soit pas aggravé. Elle devait toujours lui en vouloir d'avoir vu sous sa jupe et elle ne tarderait pas à lui rappeler la gravité de son geste si l'occasion s'offrait à elle. A lui de ne pas lui donner cette chance. Il serait prudent quelques temps, espérant qu'elle finirait par oublier ou qu'elle n'ait plus envie de se venger. Cette avertissement qu'elle lui avait donné et la sensation de danger permanent qui montait en lui à chaque fois qu'il croisait son regard, la combinaison de tous ces facteurs le contraignait à faire attention. S'attirer la colère de la présidente du conseil de discipline ne lui apporterait rien de bon. 

C'est donc soulagé que le roturier se sépara de la jeune femme. Néanmoins ce moment fut de courte durée car il prenait conscience des nouveaux ennuis qui l'attendaient. Encore une fois Sailan devait avoir le désir d'entrainer le servant de sa sœur dans un de ses jeux. Une nouvelle fois les faits seraient contre lui. Comme toujours il allait être la victime dans l'histoire, mais seulement deux personnes sauraient la vérité c'est à dire Sailan et lui-même. 

" Rassures moi et dis moi que tu vas t'arrêter pour aujourd'hui avec tes plans foireux... " demanda-t-il d'un air suppliant, cependant avec un large sourire amusé. 

Allait-il s'en tenir à ça ? La question ne se posait même pas. Kurthis souhaitait uniquement savoir ce que Sailan comptait lui faire subir à présent. 

Atios, les bras croisés derrière la tête descendit les escaliers, préférant ignorer le tissu d'absurdité qu'allait proférer le doyen de l'académie de Rozenwell. En synthèse, le discours serait sûrement un concentré de niaiseries coulante et de bon sentiments telle que le courage, le labeur, les études, le futur, Seirei, All hail Seirei, servir Seirei, être le futur de Seirei, mon arrière-train sur la commode .... Bref, que des choses évidentes et pour les adolescents qui écoutaient, foutrement ... ennuyant. Atios s'était retrouvé seul au balcon. Vilia n'avait pas refuser sa demande de duel, au contraire, elle semblait même plutôt partante. Elle devait avoir une triste vie la pauvre. Seule, toujours prompt à haïr le faible, à le martyriser, à montrer sa supériorité et au final, se retrouver seul, sûrement rejeté de tous à cause de la terreur qu'elle inspirait. Le plus choquant était sûrement le fait qu'elle pouvait se contenter de ça. Comme quoi, elle devait vraiment avoir souffert pour être aussi .. dure et insensible. Si un coeur aussi froid n'était pas blesser, ne saignait pas en secret, c'était plutôt effrayant. Il espérait vaguement que Vilia Arghael avait ses propres états d'âme, ses propres maux de coeur. Sinon, il avait en face une machine à exécuter, froide, incapable de compassion. Un assassin parfait. Quelqu'un proche de la sociopathie, atteint sûrement de mégalomanie et de psychopathie. Et c'était plutôt triste. Il allait étudier le cas de cette jeune fille. Une rose aussi belle et pourtant aux pétales si déteint, aux épines si perçante, c'était du gâchis. Il soupira. Il n'aimait pas voir des gens comme ça, replié sur leurs pouvoirs et incapable de s'en détacher. Être faible n'était pas si mal non plus. Dans un monde, une société comme Seirei, être faible signifiait pouvoir compter sur les autres. Au contraire, la force, était une responsabilité : Les forts doivent protéger les faibles après tout. Et c'était un poids dont certaines personnes aux grands pouvoirs se débarrasser. C'était une voie bien triste, selon le mage pluricentenaire.

L'ennuyeux discours finit par l'exaspérer et il descendit les escaliers. Le jeune Kurthis et le félon Dëntiles était le centre de son intérêt maintenant. Il fallait qu'il trouve un moyen de se rapprocher d'eux. D'un point de vue uniquement stratégique, être amis avec les membres du conseil des élèves et du conseil disciplinaire était un bon moyen de s'assurer d'avoir la paix à Rozenwell. De plus, d'un point de vue plus Humain, Atios admirait Kurthis qui semblait être la cible - certes amicale - des tours de son ami noble, qui décidément ne semblait pas être quelqu'un de très sérieux. Où du moins pas avec son collègue ( et sûrement ami, pour que celui-ci tolère les coups fourrés de Saïlän). Il intercepta les ordres de ce dernier demandant à Kurthis de vérifier les vestiaires. Soit-disant qu'il faisait confiance au jeune Kurthis. Atios De Eltnam Atlasia sentait pourtant qu'une fois encore, Kurthis était envoyé tout droit dans un piège ( amical, mais tout de même). Ne voulant pas que toute la faute soit remise sur le dos du pauvre Kurthis et par intérêt à vouloir le connaître, le jeune homme décida de suivre le jeune roturier qui lui ressemblait beaucoup physiquement. Il s'approcha de se dernier, lui mis une main sur l'épaule et lui dit :

- Je viens faire du bénévolat, c'est toujours mieux qu'écouter les divagations du doyen. De plus j'ai eu vent d'un concert aux instruments provoquant des sons qui ne sont pas de mon époque et que j'apprécie moyennement. Me permettras-tu de te suivre et de t'aider ? Tu es Kurthis c'est ça ? Appelle-moi Atios. On doit vérifier les vestiaires c'est ça ? Même ceux des filles ? Atios avait parler sur un ton sincère. Il semblait bien plus jeune que tout à l'heure. De plus, on sentait une certaine excitation. Faire des choses futiles, pour quelqu'un à qui tout était servi sur un plateau d'argent, était vraiment une révolution. C'est donc avec entrain qu'il suivait le jeune serviteur.

En parlant d'anticonformistes...

Vilia, appuyée nonchalamment à l'embrasure de la loge centrale, regardait la salle entière, jetant un regard attentif aux moindres recoins de la salle. Elle écoutait d'une oreille distraite ce qui se disait sur la scène. cependant, brusquement, alors qu'elle commençait déjà à douter de ce qu'elle venait d'entendre sortir de la bouche du directeur, toutes les lumières s'éteignirent.

"Ah bon sang les c..."

Elle s'était redressée, et approchée de la rambarde. Elle déploya son pouvoir sur toute la salle. La matière noire, invisible, emplit le haut de la salle, offrant à la jeune fille un champs de perception beaucoup plus vaste. Elle le contrôla avec une douceur relative, et le concentra sur une zone beaucoup plus petite, qu'elle déplaça lentement à divers endroits de la salle. ça lui évitait de recevoir trop de données en même temps, et de ne pas pouvoir toutes les gérer. A ce moment, les lumières sur la scène se rallumèrent, et elle rétracta un peu son pouvoir, profitant de la faible luminosité. Peu à peu, elle se calma, et, ne voyant rien d'anormal, elle revint à son balayage visuel. à l'écoute de la troisième chanson, dont elle ne pouvait nier son affection, le changement du titre original la crispa. Elle baissa légèrement la tête, les dents serrées, la veine sur son front enflant dangereusement.

" J'irais bien faire un tour du côté des loges tout à l'heure..."

C'est là qu'elle remarqua le roturier et le gringalet quitter la salle, en même temps que les Fourteenth Centuries. Elle sentait quelque chose de louche, mais si c'était sur ordre du Président, elle ne pourrait rien dire... Mais bientôt les clubs arrivaient. L'entrée en scène des clubs n'était jamais très rassurante, surtout pour elle; cependant elle était soulagée de ne pas avoir à surveiller les tests d'aptitude, même si elle regrettait un peu de ne pas pouvoir voir l'autre montrer ce qu'il a dans le v...
Elle regarda l'endroit par lequel avaient disparu les deux hommes. Devait elle aller les chercher pour prévenir l'autre qu'il devait tout de suite revenir à l'amphi? Mais peut-être étais-ce Saïlan qui l'avait envoyé avec Kurthis...

Elle réfléchit un instant. Après la cérémonie, fonctions humaines obligent, le fait de rester des heures debout dans l'amphi la conduisait généralement à un rapide passage au vestiaire. Elle en profiterais pour faire le tour des logements du coin histoire de voir si ils n'était pas là... Au pire elle demanderait à Saïlan le numéro du président des roturiers. En attendant elle devait surveiller que la fin de la cérémonie se passe bien, et que les élèves punis fassent leur boulot.

" Comptes sur moi, je te contacterai si un incident survient. "

Les maigres espoirs de Kurthis furent rapidement balayés par les instructions de Sailan. Il ne pouvait pas se tenir tranquille une seule journée, il fallait qu'il élabore sans arrêt de quoi s'occuper dans ses trop nombreux temps libres autrement dit des plans et des pièges dans lesquels Kurthis devait se jeter tête la première. Au tout début de leur fréquentation le roturier avait tenté de résister, d'anticiper les actions de Sailan et déjouer ses tentatives pour qu'il le laisse en paix. Mais Sailan s'avérait être un joueur redoutable, il prédisait les contre-attaques de Kurthis en intégrant dans son plan les réactions de son ami. Ainsi son plan fonctionnait quand Kurthis essayait de le déjouer. Imparable. Kurthis avait abandonné la partie bien rapidement.

Il dévalait les escaliers et prenait la direction des vestiaires, impatient de voir ce que Sailan avait encore préparé pour lui. Atios l'aborda, désireux de l'accompagner et d'apporter son aide. Kurthis lui adressa un sourire amical.

" Tu es le bienvenu pour m'accompagner, Atios. d'autant plus que je comprends l'ennuie que l'on peut ressentir à écouter le discours, fort bien construit certes, du directeur... " Kurthis le savait très bien, c'était la quatrième fois qu'il l'écoutait et son impression n'avait pas évolué. Atios tombait bien en fait, il ne serait pas de trop pour justifier son innocence dans l'accident qu'il pressentait survenir dans très peu de temps. Ce dernier paraissait fort sympathique également, Kurthis commença immédiatement à le tutoyer et à lui parlait comme à un ami.

" Tu finiras par t'y habituer, mais il faudra un certain temps pour que tu t'adaptes à cette nouvelle mode musicale. " Kurthis admettait que les Fourteens Centuries devaient être bien loin de ce à quoi s'attendait Atios en matière de musique. Il appréciait comme tous les autres leur façon de jouer, "School honnor" était son morceau préféré. Leur concerts s'achevaient toujours en apothéose, l'euphorie des spectateurs éclatait à chaque fin de musique et ils en redemandaient toujours plus. " On va rapidement inspecter les vestiaires des garçons et des filles, les tests d'aptitudes magiques vont suivre la présentation des clubs. "

Atios et Kurthis marchaient donc vers les vestiaires. Kurthis pouvait maintenant voir de près son visage et il nota une très forte ressemblance. Il ressentait lui aussi un grand intérêt à en apprendre plus sur l'expérience qu'on l'on pouvait acquérir après des centaines et des centaines d'années d'existence. Mais il aurait le temps pour ça plus tard, pour le moment il s'occupait de la tâche que Sailan lui avait confié. Ils arrivèrent très vite devant le vestiaire. Sans plus attendre Kurthis frappa à la porte, conscient que la situation allait dégénérer... mais à quel moment et comment ?

Pendant les vacances, les vestiaires avaient été totalement refaits avec l'ensemble du gymnase qui commençait à fatiguer du fait de l'incessante utilisation de magie en son sein. Le conseil des élèves étant en charge de sa restauration, une petite note avait été insérée au milieu de toute l'administration, signifiant l'inversion de la position des vestiaires. Celui des filles était maintenant à gauche et celui des garçons à droite. Bien entendu, personne, mis à part les membres principaux du conseil des élèves, soit Neha, Säilän et Vilia n'étaient au courant. Le Président avait malencontreusement oublié d'en informé le responsable des roturiers.
Aussi lorsqu'il frappa à la porte du vestiaire des garçons, personne ne lui répondit bien entendu étant donné qu'ils étaient tous en amphi. De plus le garçon ne pouvait pas savoir qu'il s'agissait du vestiaire des garçons étant donné qu'une des illusions parfaite de Säilän couvrait le panneau d'un magnifique "Fille" rose. C'était à se demander combien de temps à l'avance le jeune noble prévoyait ses interventions à l'avance....
Et quel garçon prendrait la peine de toquer à la porte de son propre vestiaire en sachant pertinemment que c'était celui de gauche. Kurthis avait sans doute retenu la position par coeur étant donné que Säilän avait la fâcheuse habitude d'inverser les panneaux...

Comme la mémoire pouvait être traitre parfois. Et si les deux jeunes hommes s'avéraient particulièrement prudent et décidaient de frapper également à la porte du vestiaire adjacent. Il restait à Säilän une dernière carte dans sa manche...

Pendant ce temps Neha se changeait tranquillement dans le vestiaire des filles. Elle devait superviser juste après les tests C.I. et cela demandait parfois des interventions rapides, elle préférait se mettre dans une tenue militaire appropriée.

Et alors qu'un cataclysme se préparait du côté du gymnase, la présentation des clubs se terminaient et Säilän se préparait pour son discours d'entrée avant d'annoncer dans quelles classes se trouveraient chaque première année. Etrangement, il lui semblait qu'il avait oublié de confier une donnée importante au jeune roturier...
Et un sourire sadique se dessina, pour la n-ième fois, sur son fin visage...

Le jeune Kurthis ne rejeta pas son aide, acceptant même sa compagnie. C'était un bon début, après tout. Le plus ridicule semblait être que la personne la plus faible était la plus sympathique, alors qu'à l'inverse, Vilia avait beau avoir l'être très forte, elle semblait être aussi une des pires peste qu'il ai pu rencontrer. Comme quoi, le pouvoir affectait sérieusement la vision des autres. Il était plus facile d'être aveuglé par le pouvoir que de voir au travers. Kurthis et Vilia était tout deux des bon exemples de ceci. C'était d'ailleurs un peu triste que Vilia n'avait pu remarquer cette différence. Ou alors, elle considérait qu'être quelqu'un de bon était une sorte de faiblesse. Cela ne l'aurai point étonner d'ailleurs, elle semblait bien être de ce genre là. Kurthis et Atios se parlait tout de suite en se tutoyant. Ce dernier aimait bien les particules, toutes les courbettes qu'on pouvait lui faire. Se sentir important était quelque part, très gratifiant. Mais dans la façon dont Atios et son jeune ami le roturier discutaient, Atios trouvait quelque chose de neuf et de plaisant aussi. Des nouvelles saveurs semblaient foisonnaient dans cette académie. Atios était là pour les goûter sans se cacher, comme de nombreuse années auparavant.

" Tu finiras par t'y habituer, mais il faudra un certain temps pour que tu t'adaptes à cette nouvelle mode musicale.
- J'espère bien, parce ça change de la musique d'il y à mille ans. C'était plus ... délicat. Là c'est devenu un peu trop .. rapide et violent. En plus, je suis certain qu'aucun d'entre eux ne sait jouer du piano, où même de l'orgue ... ça fait d'ailleurs très longtemps que moi aussi je n'en ai pas jouer. Peut-être à ma prochaine visite de ma demeure. Parce que ça m'étonnerai qu'ils aient ça ici, c'était déjà un peu compliqué de l'installer chez moi. Quelques rénovations avaient dû être fait, l'Orgue était grand de plusieurs étages."

Oui, Atios était aussi connu pour sa maitrise de la musique, même si on le connaissait surtout pour quelques manuels magique, notamment sur la maitrise des affinités élémentaire, ainsi que pour sa maitrise de la magie. Atios était quelqu'un qui aimait l'art. Et pour lui la magie en était un. Il n'était pas très bon peintre cependant. Il était plutôt écrivain par ailleurs.

" On va rapidement inspecter les vestiaires des garçons et des filles, les tests d'aptitudes magiques vont suivre laprésentation des clubs.
- Euh ... concernant les tests, je fais comment ? Je vais devoir lancer un sort du mieux que je peux ? Où vous avez d'autres moyen d'estimer ça ? Parce que je me vois mal faire exploser la salle pour montrer ma maitrise magique ... D'ailleurs, ça ne sera pas étrange qu'un premier année ai de tels aptitudes ? Sinon, tu sais si Vilia avait ses menstruations ? Où est-elle toujours aussi colérique et asociale ? Elle me fait un peu de peine d'être aussi fermée sur elle-même. Sinon, si j'étais-toi, je me méfierai de ton ami de la famille Dëntiles. Il à une langue bifide, un air rieur et des manières de félons. Je suis sûr qu'il à préparer un coup fourré... Assure-toi bien que c'est le bon vestiaire, faudrait pas qu'on rentre dans celui des filles et qu'on en surprenne une toute nue. Quoi que, ça fait longtemps que je n'ai pas vu de femme de cette façon, de ce côté là, la réclusion volontaire à quelques désavantages. " Hey mais ... c'est un vrai moulin à parole ce type, doit-il se dire en entendant cela. Oui, Atios était bavard, trèèèès bavard. Et ce pour une bonne raison. C'était la première discussion qu'il avait eu avec un être humain de puis plusieurs siècles. Une discussion amicale, pas sur la magie, sur des recherches ou sur un quelconque sujet sérieux. Mine de rien, le contact Humain lui faisait du bien, par ailleurs il ne s'arrêta pas le long du chemin, continuant de parler, s'adaptant au sujet quant ils arrivèrent à destination.

La présentation des clubs s’enchaînaient de façon plus ou moins spectaculaires, mais la jeune Arghael n’y prêtait guère attention. Elle repassait sans cesse dans sa tête le sortie plutôt complice du président tout à l’heure à la loge. Même si c’était le président, et qu’en principe elle n’avait pas de quoi se méfier, le fait d’avoir vu Atios avec le roturier quitter ensemble l'amphithéâtre lui inspirait une méfiance, qui du fait de ce qui s’était passé à cette même loge, et des possibles destinations au bout du chemin qu’ils avaient emprunté la ramenait peu à peu dans l’incertitude. Et elle croyait s’être rappelée d’une erreur dans les signes des…

Son esprit tilta d’un coup. La meilleure des situations possibles pour la gaffe suprême. Avec des gamins comme ces deux là, A mon avis ce ne leur viendrait pas à l’esprit de toquer avant d’entrer… et à ce rythme là elle pourrait même pousser l’horreur jusqu’à imaginer que de toute manière ils n’en avaient que faire, et que… que… c’était ce qu’ils souh…

Elle regarda le dernier club passer, puis les élèves punis.

"Tsss… Ils savent que si je trouve ne serais-ce qu’un grain de poussière, je leur explose la tête contre la scène."

Sur cette affirmation, qu’elle s’était murmurée pour la rassurer, elle enjamba la rambarde et chuta sur les dix mètres qui la séparaient des couloirs entre les sièges. Sa chute ralentit brusquement à un mètre du sol, et elle se posa en douceur, avant de courir à toute vitesse, en empruntant la direction qu’avait pris les deux autres « dangers potentiels ».

Kurthis bavardait allègrement avec Atios, il faisait de son mieux pour absorber la quantité phénoménale d'informations que Atios lâchait pour ne pas perdre le fil de la conversation. Il avait beaucoup de choses à dire le bougre, avoir quelqu'un à qui parler après des centaines d'années de vie solidaire devait l'emballer, il essayait peut-être de rattraper cette longue période de mutisme. Kurthis appréciait que la discussion soit aussi animée, il avait une toute autre vision du caractère d'Atios quand il s'était confronté à Vilia. La personne à qui il faisait face en ce moment était plus ouverte, elle traitait avec le jeune servant d'égal à égal sans chercher à s'imposer ou à le rabaisser. La prétention ne se ressentait plus, il souhaitait uniquement avoir un dialogue normal. Rien de bien compliqué, pourtant Atios paraissait savourer chaque instant de leur échange oral. La solitude ne lui avait pas réussi, Kurthis sentit une pointe de pitié en pensant à toutes les années de vide qui avaient ponctuées le quotidien éternel d'Atios. 

" Dans cette génération les gens capables de jouer de l'orgue sont très peu nombreux, je n'ai même jamais écouté le son d'un orgue. Mais de nos jours la musique est plutôt faite pour animer les soirées, pour l'amusement ! " 

Kurthis n'était pas un grand amateur de musique, il écoutait certaines des musiques à la mode et il allait à des concerts, notamment avec Sailan et Neha. Mais sinon ce n'était pas son activité favorite. 

" J'imagine que lancer un sort de grande ampleur ne serait pas l'idéal, il ne t'apportera rien de dévoiler ta puissance... Cependant je ne suis pas en charge des tests d'aptitudes magiques, je n'ai pas un niveau suffisamment développer pour évaluer la maitrise des autres. "

Évidemment un premier année qui détruit la moitié de l'amphithéâtre avec un seul sort ne serait pas bien vu, premièrement par l'administration et aussi pour la sécurité. Atios allait devoir tempérer ses pouvoirs et se contenter d'une partie de sa puissance, au moins au début. 

" Je sais seulement qu'elle a un comportement très froid envers les gens et qu'elle assure son travail de présidente du conseil de discipline avec fierté, en se montrant intransigeante et sévère. Parfois violente... Ce n'est pas la personne à se mettre à dos. " Kurthis espérait qu'elle ne lui en veuille pas pour l'incident, il n'avait aucune envie de s'attirer la colère de Vilia. " Dommage pour une aussi jolie fille... "

Atios aborda le thème principal, le côté caché de Sailan. Kurthis ne savait pas comment Atios était parvenu à douter de la sincérité de son ami farceur, lui qui maintenait une apparence de droiture et de sérieux. Il savait juste que il disait vrai, Sailan préparait certainement quelque chose pour plus tard. Mais impossible de savoir quand et comment cela allait se produire.   

" Il m'a déjà tellement piégé avec les pancartes que j'ai fini par apprendre la position des lieux de mémoire et nous sommes bien devant le vestiaire des garçons. Je ne te raconte pas le nombre de fois où je me suis fait corriger par... " Pendant qu'il parlait, il tourna la poignée de la porte du vestiaire et rentra à l'intérieur. Kurthis scella son destin et ce dernier ne s'annonçait pas joyeux. En temps normal rentrer dans un vestiaire avec des filles dévêtues était agréable pour tout garçon normalement constitué, même s'il prenait quelques coups mais pas bien méchants. Tomber sur une beauté de l'école ayant ôtée tous ses vêtements offrait aux yeux du (mal)chanceux homme un aperçu du paradis et ce jour devenait le souvenir le plus heureux de sa vie. 

"... Hime-sama ? "

... Mais tomber sur sa maitresse, la personne qui le battait à mort inlassablement à chaque fois qu'il se comportait mal était... Tragique. 
La peur donne des ailes, c'est bien connu. C'est exactement en étant alimenté par la peur que Kurthis s'enfuit dans le couloir dans le sens opposé par lequel il était venu, sans prendre garde à tout obstacle pouvant bloquer son chemin. 

Pas le temps. Sa survie en dépendait.