Once upon a time.

"Cent. Ce jour, une ridicule nation vit le jour. Une immense forêt, cachée, isolée du reste du monde constituait notre royaume. Personne n'y vivait. Personne sauf la Reine et ses cent chevaliers servants, dans une petite clairière. Mais si la Reine habitait la seule chaumière, ses humbles serviteurs ne pouvaient que dormir à la belle étoile. Couchant parmi les animaux, sous le couvert des arbres, nous rêvions. Nous nous lamentions. Nous avions fuis. Trop pleutre pour faire face à l'ennemi. Nous avions fuis, et nous l'avions alors rencontrée, bercée de son blanc halo.
Aux yeux de mes camarades, c'était une déesse tombée du ciel. Nul n'aurait osé s'opposer à sa volonté. Elle était alors leur lumière et leur guide. Bâtisseurs, fermiers, magiciens, érudits, artisans, chacun d'entre nous possédait un don qui lui était propre. Nous avions tous été réunis ici comme si le destin lui-même suivait ses ordres alors qu'elle s'apprêtait à nous confier à chacun un rôle.
Depuis trois jours déjà, nous campions autour de son "palais", lorsqu'enfin elle reparut devant nous. A genoux dans un parfait ensemble, hommes et femmes lui prêtèrent allégeance, tous sans exception, même leur dévoué capitaine qui aujourd'hui écrit ces lignes...
Ici sont relatés les mots exacts qu'elle prononça alors qu'elle s'adressait à nous pour son premier grand discours qui marquerait un virage dans l'histoire du monde entier.
"Guerrières, Guerriers ! Vous avez fuis le combat ! Cependant, ma main seule vous a dévié du droit chemin car j'ai besoin de votre aide. Personne ne saurait vous inculper de couardise, ou vous blâmer pour votre action. Vous avez tout simplement répondu à mon appel au secours en bons chevalier que vous êtes. "
Sa voix cristalline les captivait, les envoutait, et un silence respectueux s'emparait déjà de toute l'assemblée toujours courbée. Il me semble bien que j'étais alors le seul a fixé ses yeux rouges et ses cheveux d'un blanc parfaitement pur.
"Chevalier ! J'ai besoin de votre aide !"
Pour la majorité d'entre eux qui n'étaient que des roturiers, se voir attribuer ainsi un titre honorifique ne pouvait que raviver la flamme de leur enthousiasme.
"Pourtant, un jour les combats rattraperont votre chair et votre sang et vous regagnerez votre honneur. Mais d'ici là, je vous en prit, aidez moi. Mais d'ici là, cet endroit sera votre patrie ! Nommez la!"
En rehaussant ainsi le ton, elle s'était assuré que les derniers réticents se joindraient bel et bien à son nouvel empire. Mais personne ne prit la parole, personne n'osait. Une voix pourtant rompit ce silence si parfait et pourtant si pesant. La mienne. Elle résonna dans toute cette forêt ou même le vent se tenait quoi pour écouter.

"Seirei !"

"Lève toi." me dit-elle avec un chaleureux sourire, le premier que je lui vit. Puis elle me fit signe d'approcher. Je m'exécutait pour aller m'agenouiller à ses pieds. Saisissant mon épée, elle fit mine de m'adouber.
"En ce premier jour de l'an un, de votre bouche vient de naître le royaume de Seirei. Ainsi de votre seule main sera relaté son histoire. Retirez votre armure. Oh ! Chroniqueur de Seirei, car désormais elle vous sera superflue."
Ce jour là, la première loi inviolable de notre Empire était déclarée et écrite de ma plume.
"La Reine et le Chroniqueur sont immortels."
Alors que cette année se termine et que je rédige ce préambule, je me rappelle soudain la dernière pensée que j'ai eut alors que je finissait d'immortalisé notre première loi. *Lys', tu viens de faire la plus grosse co******* de toute ta vie*. Et bien vous savez quoi, aujourd'hui encore je me dis que le temps va être long en compagnie de l'autre teigne. Heureusement qu'elle a la flemme de lire les chroniques jusqu'à la fin....

Lysandre Esthän, Chroniqueur de Seirei.